Usines clés en main : l’Alsacien Cical conforte sa position dans les process industriels avec le constructeur KS groupe
L’un des rares indépendants en France à faire des usines « clés en main » dans l’agroalimentaire et la chimie, conforte ses compétences et son implantation géographique entre Alsace et Champagne. Cette année, Cical Synergies, la filiale commune avec le constructeur KS groupe, lui aussi alsacien, a ouvert une agence près de Reims. Son partenaire est entré au capital de Cical à hauteur de 20 %. Et 2019 a également vu la concrétisation d’une croissance externe avec le bureau d’études process Ingeflu.
Cical, c’est l’architecte des process industriels. En désormais 40 ans d’existence, la société d’ingénierie à Reichstett (Bas-Rhin) s’est faite la spécialiste de l’ordonnancement des installations de production : rénover, redéployer une activité d’un atelier vers un autre, étendre les capacités, optimiser l’automatisation et l’approvisionnement en énergie et la logistique, placer les tuyaux au bon endroit, etc. La PME déploie cette palette de solutions, une à une ou en les assemblant pour concevoir une offre d’usine « clés en main ». Elle compte parmi les rares indépendants en France à rivaliser avec succès avec des nationaux et internationaux. Ses 45 salariés ont généré un chiffre d’affaires de 6 millions d’€ l’an dernier.
Dans l’Est, le nom de Cical est associé à juste titre à l’agro-alimentaire : c’est dans ce secteur d’activités que la PME a démarré son métier, l’a fait fructifier et continue à lui donner son assise aujourd’hui. « Nous avons commencé en 1979 sous l’impulsion de Claude Seiler, par l’externalisation du département ingénierie du groupe BSN (Danone) qui détenait alors Kronenbourg », rappelle l’actuel président, Jean-Luc Ries. La célèbre brasserie est devenue le pilier de base avec la conception du vaste développement du site lorrain de Champigneulles par concentration de multiples capacités locales, dans les années 1980.
Mais miser sur quelques gros projets dans la fabrication de la bière était une approche risquée, si bien que Cical a rapidement élargi son champ à l’agro-alimentaire en général.C’est ainsi qu’elle a accentué son développement depuis 2010 dans le champagne. Désormais en effet, ce monde traditionnellement clos s’est ouvert aux compétences extérieures afin de réussir son indispensable modernisation… et Cical est parvenue à s’y faire une place. La nouvelle usine Moët & Chandon, un investissement d’environ 200 millions d’€ de 2011 à 2017 du groupe LVMH, constitue le fleuron de cette diversification. Celle-ci se poursuit, entre autres, par un marché en cours auprès de Veuve Clicquot.
Alliances locales avec KS Groupe pour englober la problématique du bâtiment
Pour continuer à se développer, Cical a encore élargi son cercle. Au niveau des secteurs d’activités, elle l’a étendu à la chimie. « Ses process se rapprochent de l’agro-alimentaire. Nous nous concentrons sur cette dimension de process, sans chercher ici à remplir la fonction de maîtrise d’œuvre générale, comme nous le faisons en agro-alimentaire. La chimie nous permet notamment de déployer nos compétences de bureau d’études complémentaires à l’ingénierie : cette double casquette qui nous distingue d’une bonne partie de la concurrence », souligne Jean-Luc Ries.
L’autre évolution consiste en des alliances locales afin de bâtir une offre de plus en plus complète. La question du process implique souvent celle du bâtiment : dans ce contexte, Cical a trouvé son partenaire en KS Groupe, constructeur lui aussi familial et indépendant et de surcroît voisin à Bischheim. Prenant d’abord la forme classique de projets communs, le partenariat a gagné en intensité : les deux entreprises ont constitué en 2014 Cical Synergies. Cogérée par Jean-Luc Ries et Matthieu Fritz de KS Groupe, cette société commune endosse un rôle de contractant général pour « proposer, concevoir et réaliser le contenu (la chaîne de production) et le contenant (le bâtiment) », explique la société.
Une autre référence dans l’agroalimentaire, en Alsace : l’usine Alpro-Sojinal, fabricant de jus de soja à Issenheim (Haut-Rhin) ouverte en 2017 pour un investissement d’une cinquantaine de millions d’€. © Alpro
Cical Synergies dégage des volumes d’activités conséquents – environ 25 millions d’€ de chiffre d’affaires annuel – accumule désormais des marchés de référence : la nouvelle usine Alpro Sojinal (lait de soja) ouverte en 2017 à Issenheim (Haut-Rhin) représentant 45 millions d’€ de travaux, ou l’extension en cours de 20.000 m2 de Pol Roger à Épernay, (encore !) du champagne.
Les positions désormais établies dans ce secteur ont justifié la création, depuis ce printemps, d’une agence commune Cical et KS à Bezannes, près de Reims et de sa gare TGV. Enfin, pour sceller un peu plus la relation, KS Groupe est entré en février au capital de Cical, à hauteur de 20 %.
En parallèle, Cical a complété son offre par la croissance externe : en avril 2019, elle a racheté Ingeflu, un bureau d’études et de modélisation de 12 personnes à Brumath (Bas-Rhin), dont le dirigeant partant en retraite recherchait une solution de reprise. Elle aussi dédiée à l’ingénierie pour l’industrie, Ingeflu « apportera son expertise plus pointue dans les fluides et l’énergie », selon Jean-Luc Ries.
Source : Traces Ecrites – https://www.tracesecritesnews.fr/actualite/l-alsacien-cical-conforte-sa-position-dans-les-process-industriels-avec-le-constructeur-ks-groupe-152968